Question:
Existe-t-il un autre moyen que la circoncision? jai entendu parler d'une creme qui detend le prepuce...?
G_en_vert
2006-09-20 06:50:44 UTC
Existe-t-il un autre moyen que la circoncision? jai entendu parler d'une creme qui detend le prepuce...?
Cinq réponses:
eya
2006-09-22 19:08:36 UTC
je donne des précisions : il n'y a pas d'âge restrictif à la circoncision mais elle se passe environ vers l'âge de 2 à 5 ans ou autre selon les pays . La circoncision se passe sous anesthésie .

En islam elle est fortement recommandée mais pas obligatoire.

Cette habitude est courante chez les africains.
pirate33
2006-09-23 17:17:31 UTC
une paire de ciseaux!
soraya
2006-09-20 15:44:56 UTC
non,c'est une crème anesthesiante!!!!!!!il n'y a que la chirurgie,mais très simple!
Phil Hip
2006-09-20 15:27:42 UTC
Du latin circumcisio (découper autour), la circoncision consiste en l'ablation du prépuce. Elle est essentiellement pratiquée pour des motifs culturels et religieux :



Dans le judaïsme, la circoncision au huitième jour du nouveau-né mâle, en présence de dix hommes adultes (miniane) est un rite fondateur.

Dans l'islam, où elle est pratiquée sur les enfants mâle entre sept et treize ans, certains la tiennent pour une obligation et d'autres pour une forte recommandation.

La circoncision se pratique aussi dans certaines communautés chrétiennes comme les coptes.

Elle est aussi appliquée, dans certaines cultures, à des fins controversées d’hygiène préventive ou médicales curatives. En médecine on parle aussi bien de circoncision que de posthectomie.



On estime qu'elle concerne actuellement un cinquième de la population masculine mondiale, ce qui correspond à l'ensemble de la population masculine musulmane, à celles concernées par les circoncision néonatales des États-Unis, d'autres ex-colonies britanniques et de la Corée du Sud, aux Juifs et aux circoncisions médicales dans tous les pays qui en font usage.



Principalement aux Etats-Unis, des groupes opposés à sa pratique sur des mineurs militent pour qu'elle soit reconnue comme une mutilation sexuelle.



En Europe, la circoncision est considérée comme une atteinte à l'intégrité de la personne sanctionnable par la loi, mais son usage, qu'il soit purement rituel ou pratiqué par la médecine, demeure largement toléré, sans doute au nom du respect des coutumes, même si des voix motivées par la protection de l'enfant mâle s'élèvent pour réclamer un débat.









Sommaire [masquer]

1 Aspects anatomiques

2 Aspects juridiques

2.1 En France

2.2 En Suède

3 Circoncision médicale

3.1 Phimosis

3.2 Prévention des maladies infectieuses

4 Pratique rituelle

4.1 Historiquement

4.2 Religions

4.2.1 Judaïsme

4.2.2 Christianisme

4.2.3 Islam

4.2.4 Bouddhisme et Confucianisme

4.2.5 Religions animistes

5 Applications hygiéniques et médicales

5.1 Circoncision néonatale

6 Aspect psychologique et mouvement intactiviste

6.1 Conséquences psychologiques

6.2 Mouvement pour l'intégrité génitale

7 Bibliographie

8 Notes

9 Voir aussi

9.1 Articles connexes

9.2 Liens externes









Aspects anatomiques [modifier]

Lorsque le pénis intact est à l’état de flaccidité, les principales zones érogènes que constituent le gland et la face interne du prépuce sont protégées des frottements et du dessèchement, ce qui évite leur stimulation en dehors des activités sexuelles, préserve leur sensibilité et les maintient dans leur état naturel de muqueuses. La circoncision provoque une kératinisation de l’épithélium.



Lorsque le pénis est en état d’érection, le prépuce déplié fournit la réserve de peau nécessaire pour s'accommoder à l’allongement du membre masculin et maintenir un manchon mobile qui joue un rôle de facilitation dans les mouvements de va-et-vient liés à l’activité sexuelle.



Le prépuce possède aussi les zones érogènes du pénis parmi les plus richement pourvues en terminaisons nerveuses : bande striée de l'anneau préputial, muqueuse interne du prépuce, en particulier au niveau du frein.



Le prépuce exerce donc, dans l'anatomie du pénis, diverses fonctions protectrices, mécaniques et sensorielles qui sont supprimées dans leur totalité ou partiellement, selon le degré de sévérité de la circoncision.



Les analogues anatomiques (ayant une même origine embryonnaire) du prépuce et du gland chez la femme sont, respectivement, le capuchon du clitoris et le clitoris.



[ Dérouler ]▼ Pénis circoncis et intact ▼



Pénis circoncis vu de trois-quarts

pénis intact. Le gland est recouvert de son prépuce



Aspects juridiques [modifier]



En France [modifier]

Selon JAJ, la circoncision peut tomber sous le coup de la loi pénale. En effet, aux termes de l'article 222-9 du code pénal: " Les violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente sont punies de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros d'amende. ". En outre, aux termes de l'article 222-10 du même code: « L'infraction définie à l'article 222-9 est punie de quinze ans de réclusion criminelle lorsqu'elle est commise:



1º Sur un mineur de quinze ans;

(...)

8° Par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice ;

9° Avec préméditation ;

10° Avec usage ou menace d'une arme.

La peine encourue est portée à vingt ans de réclusion criminelle lorsque l'infraction définie à l'article 222-9 est commise sur un mineur de quinze ans par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou par toute autre personne ayant autorité sur le mineur. »



Le consentement de la victime, en droit pénal, sauf lorsque la loi le prévoit, n'est pas une cause d'exonération de la responsabilité de l'auteur.



Toutefois, il convient de rappeler que l'article 122-4 dipose que " N'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires. "



Ainsi, l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence du 23 avril 1990, confirmé par l'arrêt du 30 mai 1991 de la chambre criminelle de la Cour de Cassation dit que dans les cas autorisés par la loi, le chirurgien qui pratique une intervention chirurgicale dans l'exercice normal de sa profession jouit d'une immunité légale, dans la mesure où son intervention est justifiée par un intérêt thérapeutique.



De façon plus générale, les faits sont justifiés lorsqu'ils répondent à certaines pratiques professionnelles rentrées dans l'usage. La circoncision en fait partie, dès lors qu'elle est effectuée selon les conditions chirurgicales réglementaires. L'autorisation doit émaner des deux parents et un seul ne peut accomplir cet acte de disposition.



La qualification de mutilation ne sera donc en principe pas retenue au regard des usages.



D’après Isabelle Corpart Maître de conférences en droit privé à l'Université de Haute Alsace Dans son « Étude sur la circoncision du 26/10/2004 » [1]



« En la matière, un parallèle peut être mené avec l'excision, condamnée pénalement pour mutilation ou barbarie (CP, art. 222- 9) ; la même question se pose pour la stérilisation et en particulier la ligature des trompes. En effet, si le droit français reconnaît à chacun le droit de choisir librement sa religion, il n'autorise pas la libre pratique de mutilations sous couvert de conceptions religieuses. Un rapprochement doit être fait entre la circoncision et l'excision car, dans les deux cas, il s'agit d'interventions non justifiées par un intérêt médical et préjudiciable à l'intégrité physique de l'enfant. Dès lors, ces atteintes devraient être jugées contraires à l'article 16-3 du Code civil. Ordonnées en dehors de tout impératif médical, elles devraient être prohibées (pour la ligature des trompes de Fallope, V Cass. avis 6 juillet 1998) ».

« La circoncision sur indication médicale est justifiée par la permission de la loi, comme toute atteinte exceptionnelle au corps humain. Le droit a toutefois à connaître des suites dommageables d'une telle intervention. Quant à la circoncision rituelle, sans être autorisée expressément, elle n'est pas non plus interdite. En principe, elle ne comporte pas de risque pour la santé de l'enfant. Le plus souvent couverte par le secret des familles, elle est révélée au grand jour en cas de désaccord entre les père et mère quant à l'éducation ou la religion de l'enfant, ou encore lorsque l'opération cause exceptionnellement un dommage irréversible à l'intéressé. Les difficultés que pose cette intervention chirurgicale sont tantôt liées à la place de chacun des parents auprès de l'enfant, tantôt à la mise en jeu des responsabilités encourues en cas d'insuccès de l'opération.»



En Suède [modifier]

La Suède, par une loi entrée en vigueur le 1er octobre 2001, autorise la circoncision avec les restrictions suivantes :



Un garçon de moins de deux mois peut être circoncis par un non médecin, pourvu qu'il ait obtenu une autorisation du Service de Santé. - Aucun enfant ne pourra être circoncis sans une analgésie délivrée par un médecin ou une infirmière en exercice.



Il est à noter que cette loi a été adoptée par le Parlement avec une majorité de 249 voix pour, 20 abstentions, et en l'absence de 70 députés. Aucune voix ne s'est élevée contre le projet, et 10 députés auraient souhaité une loi plus restrictive.



La communauté juive de Stockholm désapprouve [2].





Circoncision médicale [modifier]



Phimosis [modifier]

Le phimosis est l'incapacité de rétractation du prépuce derrière le gland. La paraphimosis est l'état où le prépuce est bloqué derrière le gland et ne peut pas revenir à sa position normale à l'état de flaccidité. Ces deux cas sont dus à un anneau prépucial trop petit. Dans ces deux cas, la circoncision est quasi-systématiquement appliquée. Notons qu'il existe des alternatives non chirurgicales au traitement de cette condition.



La non rétractabilité du prépuce et l'adhésion du gland au prépuce sont des conditions fréquemment observées chez l'enfant. L'âge auquel le phimosis devient problématique est sujet à caution et son évaluation est à la discrétion du médecin. Certaines études parlent d'une normalité jusqu'à l'âge de 5 ans, d'autres estiment la limite à 10 ans [3], d'autres encore la placent à l'âge des premières relations sexuelles[4]. De fait, le phimosis physiologique se présente lorsque, lors de l'érection, l'enfant éprouve une douleur à cause de l'étroitesse de son prépuce. Seuls 1 % des garçons de 14 ans ne pourraient pas rétracter leur prépuce [5]. À cause de cette variabilité, l'utilisation de la circoncision dans ces cas fait aussi débat. Des phimosis seraient incorrectement diagnostiqués et les circoncisions injustifiées. [6]. Certaines études montrent que cette prévalence serait augmentée par les pratiques de décalottage forcé du prépuce des enfants mises en oeuvre par des parents ou des médecins[7].



Lorsque le phimosis de l'adolescent persiste chez l'adulte, il existe pour le corriger des alternatives à la circoncision, qui ne requièrent pas de supprimer le prépuce. Elles consistent à élargir son ouverture afin de faciliter sa rétraction derrière le gland, au moyen de la chirurgie (plastie du prépuce) ou de manipulations : expansion progressive des tissus formant l'anneau prépucial lorsque soumis à un étirement modéré et prolongé ou répété.





Prévention des maladies infectieuses [modifier]

Selon une étude franco-sud-africaine exposée le 26 juillet 2005 à la troisième conférence sur les mécanismes de l'infection par le virus du sida, les hommes circoncis auraient une probabilité « jusqu'à 65% » moindre de contracter le virus du SIDA". L'organisation Mondiale de la Santé et ONUSIDA observent une grande prudence sur l'interprétation de cette corrélation [8]; [9], [10], du fait, notamment, de l'incertitude de la prise en considération de l'hygiène des personnes testées.

Plusieurs explications ont été avancées, mais demandent à recevoir des preuves expérimentales (Bertrand Auvert, La Recherche, n°392, décembre 2005, p. 23):



le prépuce est riche en cellules dendritiques, qui jouent le rôle de récepteur du VIH

après un rapport sexuel contaminant, le VIH persisterait plus longtemps chez les non-circoncis car la zone entre le pénis et le prépuce reste humide

chez les circoncis, le gland est kératinisé et épaissi, et pourrait constituer une barrière physique contre le virus.

La circoncision pourrait aussi avoir des conséquences bénéfiques en matière de Cancer de la verge. Les statistiques révèlent que les hommes circoncis sont moins touchés. Néanmoins, en 1998, l'American Cancer Society déclara que si la probabilité pour les hommes circoncis d'êtres touchés par cette forme de cancer était faible c'était avant tout parce que la circoncision était pratiquée par une des catégories de la population les moins à risque [11].

En 2005, une société spécialisée mène une nouvelle étude et réaffirme que les circoncis sont moins touchés et que la circoncision est une méthode de prévention efficace [12]. Cette nouvelle étude est encore une fois sujette à contestation et d'autres spécialistes estiment une nouvelle fois que d'autres facteurs doivent être pris en compte (population pratiquant et ne pratiquant pas la circoncision auraient un taux de risque différent même si on met de côté la circoncision) [13].





Pratique rituelle [modifier]



Historiquement [modifier]

La circoncision est mentionnée au Ve siècle av. J.-C. par Hérodote, qui l’évoque dans le second livre de ses Histoires et en attribue la paternité aux Égyptiens. Cette paternité est confirmée par de nombreux vestiges archéologiques, le plus ancien étant une gravure du tombeau d’Ankhmahor (6ème dynastie, entre -2300 et -2200), à Saqqarah, qui représente une circoncision pratiquée avec un silex sur un homme debout.



Hérodote explique la circoncision par une prescription hygiénique. On a dit aussi qu'elle accroissait la vigueur sexuelle et la jouissance du mâle. Inversement, le philosophe Philon d'Alexandrie voyait dans la circoncision une renonciation symbolique aux péchés de la chair. Une autre interprétation religieuse fait de ce rite une forme édulcorée de sacrifice : plutôt que d’offrir son corps entier à la divinité qui lui a donné la vie, l’homme lui fait présent d’une petite partie de sa chair.



Certaines cultures voient aussi dans la circoncision une façon d’affirmer la virilité par la suppression du prépuce masquant le gland. Cette interprétation est aujourd'hui controversée quant à la circoncision, admise par ses défenseurs, et rejetée par de nombreux opposants à la circoncision qui pensent, par exemple, que le fait d'enlever un élément de l'organe sexuel lui enlève de la virilité et la ressentent symboliquement comme une castration, quand bien même elle ne leur est pas appliquée.



L’interprétation la plus fréquente, dans les civilisations où la circoncision a lieu à la préadolescence, considère la circoncision comme un rite initiatique permettant à l’enfant de devenir adulte.



Une autre interprétation doit être trouvée dans les civilisations voulant que l’opération ait lieu immédiatement après la naissance. La Bible a-t-elle simplement cherché là un moyen de perpétuer un rite païen antérieur ? Plus fondamentalement, l'histoire d'Abraham, de Sarah et d'Isaac, ou Ismaël pour les musulmans, fonde la filiation légitime, reconnue par la société dès la naissance, et indépendante des liens biologiques et conjugaux, qui sont problématiques.



Le rite de la circoncision, à l'instar des interdictions alimentaires et des prescriptions vestimentaires ont pu être des moyens de marquer les communautés religieuses par des signes distinctifs ostensibles[14].





Religions [modifier]



Judaïsme [modifier]

La religion juive pratique la circoncision le huitième jour de la naissance, sauf avis médical contraire. C’est au père qu’il incombe de préparer la cérémonie, qui doit se dérouler tôt le matin. La circoncision s’appelle en hébreu milah (coupure), mais l’expression complète est Brith milah, Brit signifiant Alliance. En effet, cette circoncision rappelle l’alliance promise par Dieu à Abraham et après lui à tout le peuple d'Israël. L’Ancien Testament fait d’Abraham et de sa famille les premiers circoncis ; lorsque Dieu apparaît à Abraham, il lui indique ainsi les termes de son alliance avec le peuple juif (Genèse, XVII:10-12) :



« Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, et ta postérité après toi : que tous vos mâles soient circoncis.

Vous ferez circoncire la chair de votre prépuce, et ce sera le signe de l’alliance entre moi et vous.

Quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis, de génération en génération.»

Alors âgé de 99 ans, Abraham se circoncit, impose l’opération à son premier fils Ismaël qui a 13 ans, ainsi qu’à tous les hommes et enfants mâles de sa maison. Il répète ensuite l’opération sur le petit Isaac, âgé de 8 jours. Ces différences d'ages entre les deux enfants d'Abraham lors de la circoncision expliquent les différences observées aujourd'hui entre les traditions musulmanes et juives.



Quand la Judée fut soumise aux successeurs d'Alexandre le Grand, la circoncision fut contestée par les Juifs hellénisés. La querelle tourna à l'affrontement quand le roi Antiochos IV Épiphane voulut soumettre la population à une hellénisation forcée impliquant :



l’éphébie (préparation militaire supposant la gymnastique nu à la palestre).

l’abandon de la circoncision dont les Grecs faisaient honte aux juifs ; on créa donc une opération de restauration du prépuce ; elle était d'autant plus difficile que le seul antiseptique et antidouleur connu était la feuille de saule qui favorise l'hémorragie.

l’adoption de la langue grecque au détriment de l’araméen

Cette tentative provoqua la guerre des Macchabées et l'avènement de la dynastie hellénisée des Hasmonéens.



Aux États-Unis, pays où la circoncision est extrêmement courante y compris hors de toute connotation religieuse, un mouvement minoritaire de juifs opposés à la circoncision (Jews against circumcision) préconise l'abandon de cette pratique; En fait, la circoncision est une des coutumes les plus vivaces du peuple juif, bien devant le respect du Chabbat ou de la nourriture cachère, ce que décrit Spinoza lorsqu'il écrit : "Le signe de la circoncision me paraît d'une telle conséquence que je le crois capable d'être à lui tout seul le principe de la conservation du peuple juif " (Traité théologico-politique, 1670)





Christianisme [modifier]



Circoncision de Jésus, cathédrale de ChartresPaul de Tarse est réputé (doctrinalement) être à l’origine de l’abandon de la circoncision, contre l’avis des judéo-chrétiens. L'Église catholique romaine n'a jamais nié la Circoncision de Jésus, célébrée chaque année le 1er janvier, date du début de l'an 1 (alors que Jésus-Christ est symboliquement né un 25 décembre), et ce, jusqu'en 1970. Le Saint-Prépuce fut même une relique vénérée.



Dans le Nouveau Testament, un seul des quatre évangélistes évoque de façon claire la circoncision du Christ. Il s’agit de Luc (II:21) :



« Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception. »

En revanche, dans les Épîtres de Paul de Tarse, la circoncision n’apparaît pas nécessaire ; seule est nécessaire la "circoncision du cœur" (Romains 2, 28-29, adapté de Deutéronome 10, 16-17 et 30, 6). ou encore :



« La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien; ce qui compte, c’est de garder les commandements de Dieu. » (Corinthiens, VII:19).. Le débat se trouva alors clos dans la forme de judaïsme adaptée aux païens qu'est le christianisme.

La Circoncision est encore pratiquée par les Églises coptes d’Égypte et d’Éthiopie. À titre d’anecdote, on ajoutera qu’en Angleterre la reine Victoria, estimant que la famille royale descendait de David, fit circoncire ses enfants, notamment le futur roi Édouard VII. La coutume s’est perpétuée par la suite, mais la princesse Diana a refusé que ses deux garçons soient circoncis.



Un pays à majorité catholique, les Philippines, présente un taux de circoncision assez proche de 100 %, il semble que cette pratique culturelle remonte à des origines pré-hispaniques et ait été encouragée par la colonisation américaine (1898-1946), ces derniers mettant en avant le côté hygiénique. La méthode traditionnelle employée est plutôt une superincision sans ablation du prépuce qui se rétracte de lui même. Une très forte pression culturelle (stigmatisation des non-circoncis) explique la quasi-universalité de la pratique encore de nos jours. (Les Philippines sont peuplées principalement par des ethnies malaises)



En Polynésie française, un pays d'outre-mer à majorité chrétienne (mais où la répartition des confessions est de type "américain"), la superincision ou supercision est également généralisée dans les tous les milieux à dominante autochtone, pratiquants ou non. Elle y est considérée comme le pilier de l'identité masculine autochtone et l'état de non-circoncision fournit, pour les hommes, les premières insultes contre les éléments allochtones (ce qui revient à la très forte pression culturelle évoquée ci-dessus)...



La circoncision rituelle est très répandue dans toutes les îles du triangle polynésien, de Tahiti à Samoa en passant par les îles Tuvalu, Tonga, Tokelau, Cook, Marquises, Niue, Wallis et Futuna. La circoncision est une coutume ancestrale qui existait déjà avant l'arrivée des missionnaires européens. Elle se perpétue encore comme un rite qui garantit l'appartenance à la communauté polynésienne et de surcroît à l'identité masculine polynésienne. Elle se pratique entre 12 et 16 ans généralement et elle est célébrée par toute la famille comme étant le passage de l'enfance à l'âge adulte. Aujourd'hui, il s'agit d'une opération pratiquée dans les hôpitaux, notamment dans les communautés polynésiennes installées en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie, à Hawaii, en Europe et aux États-Unis. Tous les Polynésiens la pratiquent, à l'exception des Maoris de Nouvelle-Zélande, qui ont abandonné ce rite d'initiation ancestral, quelques générations après leur arrivée sur cet archipel situé en dehors de la Polynésie tropicale. Si la plupart des jeunes polynésiens se rendent désormais à l'hôpital pour se faire circoncire (généralement sous anesthésie locale ou générale), il existe encore des pratiques de circoncision "artisanale" dans certaines familles. Le prépuce est coupé avec une lame de rasoir ou encore un morceau de bambou taillé. La cérémonie se fait à l'aube sur une plage, le plus souvent durant les vacances scolaires de décembre à février. Un groupe d'adolescents se font accompagnés par leurs oncles maternels et les anciens du village. Après que le maître de circoncision ait procédé à l'opération, les jeunes doivent se rendre immédiatement dans l'eau de mer pour se soigner. Les risques d'hémorragies et d'infections sont limités mais existants. Pendant les deux ou trois semaines qui suivent, ce groupe de jeunes hommes se rendent chaque jour en fin de journée dans la mer pour un bain thérapeutique. La mer est censée soigner la plaie. Ils sont souvent l'objet de plaisanteries de la part des adultes et des jeunes filles qui les croisent en chemin ou sur la plage. Une fois guéris et fêtés dans leurs familles respectives, ces adolescents reçoivent plus de considérations et sont admis dans les cercles des jeunes hommes à marier. Ils peuvent à partir de leur circoncision, avoir leurs premières aventures.





Islam [modifier]



Köçeks festoyants

Fête de 14 jours à l'occasion de la circoncision des trois fils du sultan Ahmed III (1720). Miniature tirée du Surname-i Vehbi, Topkapi, Istanbul.Pratiquée par tous les musulmans, soit plus de 500 millions de personnes, la circoncision n’est pas préconisée par le Coran et semble correspondre à la survivance de rites préislamiques.



Elle est mentionnée dans plusieurs hadiths (appelée khitân). Par exemple, le hadith 4:575 de Abu Huraira « L'envoyé de Dieu a dit, "Abraham se circoncit lui-même à l'âge de 80 ans à l'aide d'une herminette." ». Ailleurs, le prophète de l'islam déclare aux nouveaux convertis « "Débarrassez vous des cheveux longs des païens et soyez circoncis." »[15]



Les oulémas se divisent en deux opinions au sujet de la circoncision : obligation ou forte recommandation. En Iran, elle a lieu le plus souvent le jour même de la naissance. Ailleurs, l’âge où l’enfant est circoncis est très variable, même si le plus souvent sept ans est considéré comme le meilleur âge. L’important est que l’opération ait lieu avant la puberté et les premiers signes d'éveils sexuels.





Bouddhisme et Confucianisme [modifier]

Les pays asiatiques de tradition bouddhique, confucéenne, shintoïste, etc., ne connaissent pratiquement pas la circoncision en dehors des cas médicaux. Seule la Corée du Sud fait exception à cette règle. Dans ce pays, elle était inconnue avant 1950. C’est l’influence américaine présente à cause de la guerre de Corée qui en assura la promotion arguant de bienfaits médicaux non démontrés, par la suite des campagnes de presse vantant le gain en performance sexuelle, sans doute répandues sur un terreau culturel particulièrement réceptif, relayèrent ces arguments et permirent l'émergence d'une mode socialement valorisante.



Ainsi vers 1970, seulement 5% des conscrits du service militaire étaient circoncis alors qu’en 2000, c’est 80% des conscrits qui l’étaient. Au début effectuée à tous âges, l’opération a tendance maintenant à devenir néo-natale. On se retrouve ainsi dans une situation proche de celle des États-Unis des années 1960.





Religions animistes [modifier]

En Afrique noire, la circoncision est rencontrée. Elle est également pratiquée par plusieurs peuples polynésiens et par certains aborigènes australiens.





Applications hygiéniques et médicales [modifier]



Circoncision néonatale [modifier]

Ce type de circoncision naquit dans la très puritaine Angleterre victorienne, à la fin du XIXe siècle. L’idée que le prépuce, en lubrifiant le gland, favorisait la masturbation, était alors redoutée dans les familles. La circoncision devint donc un moyen d’assurer au jeune garçon « une meilleure hygiène physique et mentale ».



Taux internationaux de circoncision



Pays Année Circoncisions néonatales (%)

États-Unis 2001 55,1% [1]

Canada 1996/97 17% [2]

Australie 1995-96 10,6% [3]

Nouvelle-Zélande 1995 0,35%* [4]

Royaume Uni 1998 0,4% [5]

Philippines années 1990 + de 70%* (âge + tardif)

Autres pays d'Europe années 1990 de 0% à 2%

*En Nouvelle-Zélande, la pratique de la circoncision existe, mais hors des hôpitaux

*Philippines, Aucune statistique officielle, mais les avis sont convergents [6]



Cette pratique de la circoncision s’étend très vite aux autres pays anglo-saxons, notamment aux États-Unis et au Canada anglophone. Mais on y abandonne l’idée très controversée de lutte contre la masturbation au profit de notions hygiéniques : puisque le prépuce ne servirait à rien, sinon à favoriser le développement de microbes, d’infections urinaires et la formation d’un éventuel phimosis, autant le couper dès la naissance. La circoncision est alors présentée comme un acte médical prophylactique.



Ainsi, dans les années 1970, aux États-Unis, près de 80% des nouveaux nés mâles sont circoncis, un nombre qui a tendance à baisser.



Il est extrêmement difficile d’obtenir des chiffres précis sur les incidences de la circoncision en matière de santé publique. Une étude statistique réalisée aux États-Unis[16] menée sur la période 1940-1990 donne les chiffres suivants :



nombre total estimé de circoncisions : 65 863 000

nombre total estimé de complications post-opératoires : entre 1 317 260 et 6 586 300

nombre total estimé de décès : entre 131 et 2 744

Il a été estimé dans les années 1950, que chaque année, en Grande-Bretagne, environ 15 enfants mouraient à la suite d'une circoncision, ce qui a probablement contribué à la diminution progressive de la pratique routinière dans ce pays.



Entre la probabilité de contracter, au cours de la vie, les affections pour lesquelles la circoncision pourrait apporter un bénéfice préventif et les inconvénients et risques qu'elle présente, la balance est telle, qu'aucune des principales organisations médicales officielles à travers le monde ne recommande plus, aujourd'hui, l'application routinière de la circoncision néonatale.





Aspect psychologique et mouvement intactiviste [modifier]



Conséquences psychologiques [modifier]

Certains enfants circoncis ont pu reprocher à leurs parents de leur avoir fait subir une opération non souhaitée et souvent ressentie comme une mutilation. Ces reproches, auparavant presque toujours « intériorisés », sont de plus en plus étalés au grand jour et aux États-Unis d’Amérique, beaucoup de circoncis n’hésitent plus à porter plainte contre le chirurgien qui a pratiqué l’opération ou contre leurs propres parents.



L'impact psychologique de la circoncision a été étudié à de nombreuses reprises. Cet impact s'évalue différemment selon l'âge auquel est effectuée la circoncision (il est difficile d'étudier les cas de circoncision sur des nourrissons) et a des effets différents selon les âges. Il faut aussi distinguer le traumatisme que peut occasionner l'opération elle-même, du mal-être que peut entraîner l'état d'être circoncis.



Beaucoup de psychologues, à commencer par Sigmund Freud, estiment que la circoncision peut avoir des conséquences graves sur l'état psychologique des individus, surtout si l'opération a lieu lorsque l'enfant a atteint la période oedipienne ou phallique (pendant laquelle apparaît le complexe de castration). Le psychologue Otto Fenichel estimait, pour sa part, que, au-delà des répercussions que la circoncision peut avoir sur la libido, elle facilite le développement des tendances homosexuelles. Selon eux, l'atteinte réelle sur le pénis lors de la phase oedipienne perturberait l'identification sexuelle (par validation du complexe de castration que représente la circoncision dans l'esprit du garçon).



Une étude reportée par Gocke Cansever dans le British Journal Of Medical Psychology en décembre 1965 semble valider ces thèses. Cette étude[17], effectuée sur douze garçons turcs âgés de 4 à 7 ans de milieux sociaux différents, a consisté en l'application de mêmes tests (dont le test de Rorschach, des questionnaires, un test de dessin...) avant et après leur circoncision. Ces tests ont révélé chez les garçons une perte d'estime de soi, des tendances régressives, une appréhension différente du danger, l'augmentation de sentiments agressifs envers eux mêmes et la figure de la mère, ainsi que des problèmes d'identification sexuelle pour cinq d'entre eux.



À titre d'exemple de test après circoncision, on a demandé aux garçons de dessiner un personnage : les dessins étaient globalement plus petits que ceux faits avant opération (révélateur de perte d'estime de soi, d'infériorité ou d'insécurité), plusieurs avaient oublié une partie significative du personnage (un bras ou une jambe), d'autres ne savaient pas identifier le sexe du personnage qu'ils venaient de dessiner. Deux des sujets décrivirent leur personnage comme un garçon mais avaient dessiné une jupe à la place d'un pantalon. Toutes ces observations furent étayées par la comparaison entre les dessins avant et après opération.





Mouvement pour l'intégrité génitale [modifier]

Le mouvement pour l'intégrité génitale, parfois désigné par le terme "intactiviste", qui se développe surtout aux États-Unis, considère que puisque l'ablation du prépuce induit une perte de fonctions sexuelles, elle nuit au bien-être de l'homme et il fait valoir que la circoncision génère une souffrance physique et morale réelles chez certaines personnes. Il estime donc que le prépuce n'est pas « un bout de peau superflu » dans l'anatomie masculine et que la circoncision constitue une mutilation de tissus sexuels sains et fonctionnels, une véritable violation du droit à l’intégrité corporelle, lorsqu’elle est pratiquée sur des êtres humains non adultes, correctement informés et consentants.



Ils envoyèrent une proposition de loi afin d'interdire la circoncision des mineurs auprès du Congrès des États-Unis qui ne reçut l'aval d'aucun sénateur, mais leur lobbying a contribué à la suppression du remboursement des circoncisions néonatales dans certains États, notamment sur la côte ouest, ainsi qu'au Canada, avec pour effet une inflexion dans cette pratique. Selon les défenseurs de l'intégrité génitale, la circoncision ne serait justifiable médicalement que s'il n'existait pas de solutions alternatives, moins invasives et si la vie du patient était en jeu, comme n'importe quelle autre « amputation »[18].



Plusieurs associations et sites proposent aux hommes circoncis (adultes) mécontents de cet état, de restaurer leur prépuce par des techniques manuelles ou faisant intervenir des dispositifs divers. Les méthodes non-chirurgicales suivent un principe d'expansion des tissus par traction constante (mais légère) de la peau de la verge permettant à terme (de 2 à 3 ans) de créer assez de tissu cellulaire pour recréer un prépuce (ou du moins un faux prépuce puisque les cellules nerveuses présentes dans un "vrai prépuce" et certaines structures du prépuce ne peuvent se régénérer complètement). Depuis quelques années, des techniques chirurgicales de reconstruction se développant aux États-Unis proposent également de réparer, autant que faire se peut, les organes endommagés par la circoncision.





Bibliographie [modifier]

Stéphane Zagdanski, De l'antisémitisme, "Climats", Flammarion, 2006 : "La circoncision", p. 127-138.

Sattouf, Riad. Ma circoncision, Bréal, 2004, collection Bréal Jeunesse. ISBN 2-7495-0259-4. Livre illustré, destiné à la jeunesse (mais pas aux enfants trop jeunes a priori) qui fit scandale à sa sortie et qui raconte la cruauté et l'absurdité de la circoncision telles que l'a vécue l'auteur dans le contexte socio-politique de la Syrie des années 1980.

Dominique Aubier, Réponse à Hitler. La Mission Juive, éd. Qorban. ISBN 84-300-0839-X. Explication initiatique de la circoncision, du rituel, du sens des gestes.

Malek Chebel. Histoire de la circoncision, Perrin.



Notes [modifier]

↑ http://www.droit.univ-paris5.fr/cddm/modules.php?name=News&file=article&sid=59

↑ http://aharon.club.fr/Sw-bmpage2.htm

↑ http://www.cirp.org/library/anatomy/deibert

↑ http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=697

↑ http://www.brazjurol.com.br/july_august_2005/Marques_ing_370_374.htm

↑ http://aappolicy.aappublications.org/cgi/content/full/pediatrics;103/3/686

↑ http://www.infocirc.org/naouri1.htm

↑ Paul Benkimoun, « La circoncision pourrait réduire le risque d'infection par le VIH », Le Monde, édition du 5 septembre 2005

↑ « Randomized, Controlled Intervention Trial of Male Circumcision for Reduction of HIV Infection Risk: The ANRS 1265 Trial »

↑ Auvert, Taljaard, Lagarde, Sobngwi-Tambekou, Sitta, Puren, PLoS Medicine, Volume 2, Issue 11, novembre 2005)

↑ http://www.cancer.org/docroot/nws/content/nws_1_1x_misleading_information.asp

↑ http://www.cancer.org/docroot/CRI/content/CRI_2_4_2X_What_are_the_risk_factors_for_penile_cancer_35.asp?sitearea=

↑ http://www.cancer.org/docroot/CRI/content/CRI_2_4_2X_Can_penile_cancer_be_prevented_35.asp

↑ cela est délicat en ce qui concerne la verge, si ce n'est de supposer que les gens soient nus

↑ Chapitre 3, 4e partie "Al-amr bi al-Ma‘ruf", in "Islam" de John A. Williams, 1962

↑ site contre la circoncision

↑ http://www.cirp.org/library/psych/cansever/

↑ http://studentsforgenitalintegrity.org/whatisgi.html







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La circoncision : rituel ou mutilation ?

par Martin Winckler

A la lecture de l’article sur le décalottage (Touche pas à mon prépuce !), une lectrice fidèle du site m’interpelle sur un sujet très polémique :



Qu’en est-il de la circoncision ? Que le motif soit religieux ou hygiénique (au passage, est-ce vrai qu’aux USA la majorité des hommes sont circoncis à la naissance pour des raisons d’hygiène), peut on considérer qu’il s’agit d’une mutilation ?



En d’autres termes, quels en sont les effets ? Y-a-t-il une perte de sensibilité du pénis qui diminuerait le plaisir ? Certaines personnes disent que c’est comparable à une excision ; a priori, l’amalgame me semble exagéré, mais je m’interroge...





La circoncision systématique de l’enfant n’a pas d’avantage médical démontré



La circoncision « hygiénique » date des médecins de l’Angleterre victorienne, qui l’avaient suggérée pour lutter contre... la masturbation. A la fin du XIXe siècle, Mr Kellogg, pharmacien inventeur des corn flakes, prônait la circoncision sans anesthésie des petits garçons pour lutter contre la masturbation masculine. Pour les filles, il conseillait de brûler le clitoris à l’acide...



La circoncision systématique a été abandonnée par l’Angleterre, mais a continué à être pratiquée aux USA : 85 % des garçons étaient circoncis aux USA en 1980 et encore 60% le sont à l’heure actuelle. Elle était si ancrée dans les habitudes d’ « hygiène » qu’elle était prise en charge par les mutuelles de santé et les organismes de sécurité sociale !



Aujourd’hui, la circoncision systématique est, à juste titre, combattue par un grand nombre d’associations. Un nombre croissant d’états nord-américains ont décidé de ne plus inclure ce geste médical dans leur couverture santé.



Il n’y a à l’heure actuelle aucune raison médicalede circoncire les garçons à la naissance. Aucune société médicale au monde ne le recommande et dans les pays anglophones, toutes le déconseillent, comme en témoigne ce lien. En Suède, la circoncision est rarissime, même dans la communauté juive.



Aucun médecin ne devrait donc imposer la circoncision d’un nourrisson, ni même la recommander (en dehors de l’exceptionnel phimosis dont on a parlé dans « Touche pas à mon prépuce »). Le bon sens, les connaissances scientifiques actuelles et l’éthique devraient donc dicter à tout médecin de refuser de pratiquer la circoncision d’un nourrisson lorsqu’elle est demandée par les parents.



Chez l’adulte, la circoncision aurait un effet protecteur face au sida !



Lors de rapports hétérosexuels, les hommes circoncis pourraient être moins susceptibles de contracter le VIH que les hommes non circoncis. C’est ce que semble indiquer une étude française et sud-africaine dont on peut lire le résumé ici.



A noter que l’étude a porté sur des volontaires sains qui avaient accepté d’être (ou non) circoncis après tirage au sort. Lorsque le nombre d’hommes séropositifs s’est révélé supérieur dans le groupe des hommes non circoncis, l’étude a été arrêtée, et la circoncision a été proposée à tous les hommes, car continuer l’étude dans les mêmes conditions aurait été non éthique.



Par quel phénomène la circoncision serait-elle protectrice ?



Chez l’homme non circoncis, l’extrêmité du pénis et la face interne du prépuce sont des muqueuses : des tissus similaires à l’intérieur de la bouche ou du vagin, très perméables au virus. Chez l’homme circoncis, la muqueuse du prépuce a été retirée, et la surface du gland se kératinise, autrement dit : elle devient plus épaisse, similaire à la peau - qui est imperméable au virus. La surface fragile exposée au virus est donc moins grande chez l’homme circoncis que chez l’homme qui a un prépuce.



Une étude n’est jamais concluante à elle seule. Elle doit être refaite par des chercheurs indépendants, pour que ses résultats soient confirmés. Pour l’heure, on ne peut donc pas affirmer définitiviement que les hommes circoncis sont moins exposés à la contamination par le VIH que les hommes non circoncis.



Si la circoncision se révélait être une protection supplémentaire contre le VIH, ça ne serait vrai que pour les hommes hétérosexuels. Et de toute manière ça ne dispenserait évidemment pas d’utiliser des préservatifs, et ça ne justifierait pas non plus de circoncire systématiquement les petits garçons à la naissance. Cette protection supplémentaire, si elle était confirmée, pourrait tout au plus inciter des jeunes adultes à se faire circoncire volontairement, s’ils le désirent.



La circoncision est-elle une mutilation ? Retentit-elle sur la sexualité du garçon ?



Difficile de répondre à ces questions.



Psychologiquement, la circoncision peut être une mutilation si elle est imposée par la violence et si elle n’a aucun sens pour l’homme circoncis - ou s’il refuse le sens religieux que ses parents ont voulu donner à la circoncision, par exemple. Par ailleurs, lorsqu’un garçon est circoncis à 7 ans ou à 13 ans, son âge et son environnement peuvent aussi influer de manière importante sur sa perception (positive ou négative) de la circoncision.



Mutilation ou rite de passage ? Réfuter la valeur d’un rite de passage, c’est toujours délicat, et ça n’a pas le même poids selon qu’on le fait de l’intérieur de l’ethnie ou de l’extérieur... Qui sommes-nous, nous qui avons pratiqué l’esclavage pendant des siècles (y compris après la Révolution) et aboli la peine de mort il y a un peu plus de vingt ans seulement, pour porter des jugements définitifs sur les rituels des autres ?



Physiquement, la circoncision peut être considérée comme une mutilation si l’homme en souffre. La perte de la sensibilité, souvent invoquée, est une éventualité plausible en raison de la kératinisation du gland, dont je parle plus haut, et du fait que le prépuce contient des terminaisons sensitives, qui sont donc enlevées par la circoncision. Il est cependant difficile de démontrer que la perte du prépuce est nocive pour la sexualité, car on n’a pas d’élément de comparaison.



La différence de sensibilité peut à la rigueur être appréciée lorsque la circoncision a eu lieu chez un adulte (qui peut comparer l’avant et l’après) ; elle est très difficile à apprécier quand l’individu a été circoncis à la naissance. On ne peut pas avoir grandi à la fois avec et sans son prépuce et comparer les deux...



De plus, à l’âge de 8 jours, la maturation du pénis (et donc, de sa sensibilité) est loin d’être terminée, la sensibilité du sexe évolue avec la croissance (et les expériences), et comme la sensibilité est quelque chose qui se développe, il me paraît difficile d’affirmer quoi que ce soit, dans un sens ou dans l’autre.



De même que la sensibilité érotique de la femme ne se limite pas à son vagin (il a fallu des siècles aux médecins pour admettre que le clitoris avait un intérêt), le bon sens nous permet de penser que la sensibilité érotique de l’homme ne se limite pas à son prépuce... L’argument de la « sensibilité pénienne » est donc trop limité pour être déterminant. On est en droit de penser qu’il n’est pas bon, a priori, d’enlever leur prépuce au garçons. Mais il n’est pas démontré pour autant que ce soit toujours nocif pour leur sexualité future.



Certains auteurs déclarent que cette « moins grande sensibilité » du gland chez les hommes circoncis aurait l’avantage de diminuer la fréquence des éjaculations précoces , car c’est sa stimulation qui déclenche l’éjaculation. D’autres affirment qu’au contraire, la circoncision aggrave l’éjaculation précoce.



Mais bon nombre de femmes disent avoir mis beaucoup de temps à parvenir à un « orgasme complet » (phénomène là aussi très subjectif) au début de leur vie sexuelle et y être arrivées beaucoup plus rapidement quand elles ont trouvé le bon partenaire. De même, l’immense majorité des hommes (ou presque) sont éjaculateurs précoces en début d’activité sexuelle, et éjaculent de moins en moins vite à mesure qu’ils vieillissent (et acquièrent leur expérience sexuelle). Avec, ou sans prépuce. Par conséquent, là encore, impossible d’affirmer quoi que ce soit de définitif car on se trouve dans le domaine de la subjectivité la plus grande qui soit.



Comment prouver que la circoncision est (ou non) une mutilation ?



Pour affirmer que la circoncision a des effets sur la sexualité de l’homme, il faudrait disposer d’études précises comparant, par exemple, la fréquence de l’éjaculation prématurée ou de l’impuissance, ou de l’anorgasmie (absence d’orgasme) parmi des hommes circoncis et parmi des hommes qui ne le sont pas... Après une recherche sur les sites de bibliographie médicale, je peux affirmer qu’il n’en existe pas.



Une autre étude possible pourrait par exemple comparer (par questionnaire) la satisfaction sexuelle (le délai d’éjaculation ne constituant qu’un élément parmi d’autres) des hommes circoncis à celle des hommes qui ne le sont pas... Cela, en supposant que cette satisfaction ne repose que sur la sensibilité (subjective) du pénis. Or, il me semble (corrigez-moi si je me trompe...) qu’il entre dans la satisfaction sexuelle bien d’autres éléments que la seule présence/absence du prépuce.



En plus, stricto sensu, pour que les groupes soient strictement comparable, il faudrait que les hommes circoncis et non circoncis aient des relations sexuelles dans des conditions strictement identiques - et, en particulier, avec la même femme ! Comme on le voit, pareille étude rencontrerait beaucoup d’obstacles éthiques et pratiques...



Donc, si je peux me permettre cette image, la question n’est pas près d’être... tranchée.



La circoncision, est-ce (très) douloureux ? Les circoncisions religieuses, au moins chez les Musulmans, se font sans anesthésie, vers 7 ans dans les pays du Magreb et à la puberté en Afrique noire. D’ailleurs, la pratique traditionnelle, au Maroc, c’est qu’un membre de la famille (oncle ou tante, souvent) trouve un prétexte pour "enlever" l’enfant à ses parents et le ramener circoncis à la surprise générale ; une fete est alors organisée. Je me demande comment l’enfant vit celà. A votre avis, est-ce moins douloureux à 8 jours que vers 7 ans ou à la puberté ?



D’abord, la raison pour laquelle la circoncision se fait à des dates différentes chez les Juifs et les Musulmans est liée à la Bible : Ismael (le premier-né qu’Abraham a eu avec sa servante et qui serait l’ancêtre des Musulmans) a été circoncis - le même jour qu’Abraham lui-même - alors qu’il avait 13 ans, tandis qu’Isaac (premier-né qu’Abraham a eu avec sa femme Sarah) l’a été à 8 jours. Evidemment, chaque groupe ethnique aura tendance à défendre ses propres pratiques.



On pourrait penser (mais on n’en a pas la preuve) qu’il est plus traumatisant (physiquement et psychologiquement) d’être circoncis à 7 ans ou à la puberté que ça ne l’est à 8 jours. Mais comparer des nouveaux-nés et des adolescents, c’est très problématique. Cela dit, des études ont montré que les nourrissons circoncis, quand ils sont vaccinés par la suite, ont des réactions à la douleur plus intenses que les nourrissons non circoncis. Ce qui semble indiquer que la circoncision les a sensibilisés à la douleur.



Il faudrait interroger des hommes qui ont été circoncis à différents âges (donc, dans différentes ethnies), leur demander quel souvenir ils ont de leur circoncision, à évaluer la gêne sexuelle (ou l’absence de gêne), et les comparer. Comme on peut le penser, ce serait très discutable : si on ne se fonde que sur le souvenir de la douleur on pourrait en tirer comme conclusion que la circoncision à 8 jours (qui ne laisse pas de souvenir) est moins traumatisante que la circoncision à 7 ou à 15 ans.



Or, les sentiments personnels comptent aussi : un athée circoncis à l’âge de 8 jours par sa famille juive peut très bien considérer cette circoncision (sans souvenir douloureux) comme une mutilation symbolique parce qu’imposée, tandis qu’un jeune Sénégalais circoncis à l’âge de 13 ans au cours d’un rituel tribal peut garder de son rite de passage un souvenir de fierté et d’appartenance, même s’il a été douloureux.



Là encore, la subjectivité, qui n’est pas dénuée d’importance. n’est pas mesurable. Or, on ne peut pas purement et simplement la passer sous silence sous prétexte qu’un rituel paraît (à ceux qui ne le pratiquent pas) « archaïque » ou « barbare ». C’est un point de vue ethnocentrique, et on sait ce que ça peut donner...



Si on circoncit un garçon, peut-on lui éviter de souffrir ?



Sans doute, mais pas forcément en l’endormant : il ne faut pas oublier que l’anesthésie générale n’est pas une procédure sans danger. Quel que soit l’âge de l’enfant, on pourrait au moins utiliser un anesthésique local (xylocaïne, crème Emla), comme pour n’importe quel geste de petite chirurgie (suture, retrait d’un grain de beauté, retrait d’un implant, etc.).



Encore faudrait-il que cette anesthésie locale ait été étudiée - en comparant la réaction, les pleurs, etc. d’enfants circoncis avec anesthésie locale à celle d’enfants été circoncis sans anesthésie locale, les uns et les autres avec l’accord des parents.



Même si on démontrait que l’anesthésie locale sert à quelque chose (ce qui n’est pas prouvé, car pour un geste si court, l’effet anesthésique d’un placebo - la goutte de vin donnée par les mohels juifs, ou un biberon sucré - est peut-être tout aussi efficace), il faudrait ensuite que l’anesthésie locale soit incluse dans le rituel. Or, les rituels religieux (et leurs exécutants) sont souvent rétifs aux intrusions médicales.



Circoncision des garçons et excision des petites filles : même combat ?



Peut-on raisonnablement comparer la circoncision à l’excision des petites filles ? Les complications immédiates (hémorragie) et à long terme (douleurs, troubles sexuels) de l’excision sont très nombreuses et très graves : l’excision consiste à amputer la femme de son clitoris, zone très sensible, très riche en terminaisons nerveuses et laisse le plus souvent des douleurs permanentes. L’équivalent chez l’homme consisterait à couper le gland avec le prépuce ! Ca n’est donc pas du tout pareil.



Certains auteurs pensent que circoncision et excision devraient être toutes deux interdites, puisqu’elles sont imposées à des enfants qui n’ont rien demandé. D’un point de vue éthique, ça se tient. En pratique, ça complique beaucoup les choses de lier les deux problème car ils ne concernent pas les mêmes populations : les Juifs et les Musulmans du pourtour méditerranéen ne pratiquent pas l’excision. Certains Musulmans africains ont appelé à la faire cesser l’excision. Confondre les deux gestes dans la même attitude de rejet, c’est confondre des ethnies et des attitudes très différentes, ce qui n’est pas très éthique. Bref, c’est compliqué...



En résumé :

la circoncision systématique pour motif médical n’a aucune raison d’être ;

la circoncision médicale chez l’adulte pourrait être une protection supplémentaire (en plus du préservatif, mais pas « à la place » du préservatif) contre la contamination par le VIH, mais ça demande confirmation ;

alors que l’excision rituelle est toujours une mutilation ayant le plus souvent - c’est démontré par de nombreuses enquêtes - des conséquences lourdes, immédiates ou à long terme pour la sexualité des femmes excisées,la circoncision rituelle, pratiquée de manière différente d’une ethnie à une autre n’est pas - et de loin - une mutilation aussi importante que l’excision. On est en droit de penser que la plupart des hommes circoncis n’en souffrent pas à l’âge adulte. Ca ne veut pas dire qu’aucun n’en souffre. Mais là encore, avant d’affirmer tout ou son contraire, il faudrait leur demander leur avis, et le recueillir.



Avant de remettre la circoncision en question, on ne pourra sans doute pas faire l’économie d’études très poussées sur ses complications immédiates et ses conséquences, ethnie par ethnie. Ça n’est évidemment possible qu’avec le concours de chaque groupe ethnique, de manière indépendante. Ça ne peut en aucune manière, à mon sens, être imposé de manière autoritaire.



La richesse des symboles sans la violence des rituels



Les humains ont besoin de symboles. De tout temps, ils ont pratiqués des rituels violents pour faire symboliquement barrage à la violence des éléments ou des phénomènes qui les menaçaient. Il est impossible de faire disparaître du jour au lendemain une pratique symbolique quand elle est profondément ancrée dans une croyance ancienne. Mais si cette pratique est nocive pour l’individu, on peut essayer de la remplacer, par une autre qui puisse être porteuse des symboles de cette croyance sans atteinte à l’intégrité de l’individu. On peut conserver les symboles sans la violence des rituels.



En Polynésie, pendant des milliers d’années, nombre de tribus vénérant le Dieu Requin lui offraient des humains en sacrifice. Aujourd’hui, elles lui offrent des fruits ou les entrailles d’un cochon.



Les rituels des populations évoluent avec le temps. On peut rêver qu’un jour la circoncision et l’excision soient remplacées par le port d’un bijou...
Farfelien
2006-09-20 13:55:28 UTC
pour ressembler à un bon juif ou un bon musulman tu connais une crème?


Ce contenu a été initialement publié sur Y! Answers, un site Web de questions-réponses qui a fermé ses portes en 2021.
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